LA ROUTE DES GRANDES ALPES (5ème étape suite)

Publié le par @willow

5ème et dernière étape : Dimanche 24 juin,  St Sauveur s/Thinée - Valbonne, 152 kms et 2078 mètres de dénivelé positif…

 

 

 

 


Et voilà…

Nous y sommes…

Notre belle aventure est entrain de se terminer. En nous réveillant, on sent bien que l’on est entrain de vivre quelque chose pour la dernière fois. Demain, plus de bidons et d’affaires à préparer, plus de sac à refaire, plus de vélo à vérifier…

Comme pour nous remercier de l’avoir rêvé et surtout de l’avoir fait, la "Route Des Grandes Alpes" nous salut chaudement en nous remerciant d’un soleil matinal radieux, et des températures estivales très agréables. Pour la première fois nous allons tous partir en court ! FOR-MI-DA-BLE !

Petit déjeuner sur le coin de la table, préparatifs de départ et dernière photo de groupe, nous sommes prêts à en découdre pour cette dernière étape longue de 152kms truffée de difficultés et dont le parcours initialement prévu sera changé à 2 reprises.

dernière photo de groupe. St Sauveur s/Thinée de gauche à droite: Bruno, Will, Jacques, Fred, Jean Michel, Super Mario, Kriss, Dimitri.....  l'équipe est au complet!

Nous quittons St Sauveur et sa "Tinée" rafraîchissante pour emprunter la route où l’on trouve les premiers panneaux indiquant la direction de Nice. Encore un signe avant coureur de notre arrivée toute proche ! Après à peine 5kms, un virage très serré sur la gauche nous indique la direction du col Saint Martin. Nous quittons à ce moment l’itinéraire prévu initialement vers la montée d’Utelle, car la route est devenu quasi impraticable selon les dernières informations que l’on détient….

La redoutable ascension du col de Saint Martin grimpe pendant 16kms sans répit sur une pente constante de 6.5%, certaines portions dépassant allègrement les 8%. Nous suivons alors la vallée de Bramafan, et passons dans un petit village médiéval : Saint Dalmas. Si la montée est difficile, le cadre lui est vraiment agréable.

Le groupe principal au pied du Col de St Martin

Nous faisons la totalité de la montée dans la verdure des arbres. Le sommet du col se situe à la Colmiane à 1500 mètres d’altitude, célèbre petite station de ski du coin.

Will dans ses oeuvres... envolée vers la Colmiane à 1500 mètres d'altitude

Les premiers arrivés se ravitaillent en eau, et non plus besoin pour la première fois depuis notre départ de Thonon de se couvrir davantage pour la descente. Seules les manchettes sont nécessaires pour ceux qui le désirent !

Kriss en photo au sommet de la Colmiane (col St Martin 1500 mètres d'altitude)

Une longue descente vers la Vésubie permet d’apercevoir le vallon du Boréon, puis le passage de Roquebillère suivi de Lantosque.

 

Anecdote : Dans la descente vers la Vésubie, nous apercevons des petits panneaux fléchés jaunes avec une inscription attirant notre attention. Il s’agit en fait de panneaux indicateurs du "Paris-Nice 2004". Nous sommes sur le parcours de la 1ère grande course à étape professionnelle du début de saison. Fierté……

 

Nous arrivons à St Jean la Rivière où commence réellement les gorges de la Vésubie. Les routes sont relativement étroites et les barres rocheuses qui nous surplombent sont très basses, ce qui rend le passage des véhicules lourds très hasardeux. Quelques kilomètres avant de rejoindre la N202, nous rejoignons dans la descente un camion qui transporte d’énormes troncs d’arbres coupés. Le plafond des barres rocheuses est si bas que le haut de son chargement "s’écharpille" sur l’avancée des barres rocheuses sur la route. Nous recevons quelques copeaux et quelques morceaux d’écorces qui nous obligent par sagesse à laisser une distance confortable entre lui et notre groupe. La plaisanterie dure 2kms, puis nous pouvons reprendre normalement la descente. Nous arrivons sur la N202. Petit arrêt collation, et nous voilà reparti de plus belle ! 3kms à peine sont prévus sur cette route très empruntée que nous devons quitter sur le pont Charles Albert. Malheureusement notre route prévue initialement est à nouveau impraticable suite à des travaux, ce qui nous oblige à revenir sur la nationale et continuer jusqu’au pont de la Manda 11kms plus loin pour envisager de retrouver l’itinéraire de notre choix. Ce coup ci la route est ouverte et nous pouvons commencer notre chevauchée dans l’arrière pays Cannois. Le temps est magnifique et le soleil brille de tous ses éclats. Il fait chaud et les bidons commencent "à tomber". Nous commençons alors une longue montée dans l’arrière pays Cannois par les villages de Carros, Le Broc, Bézaudun, Coursegoules et Gréolières pour un total de 31kms sur des pentes somme toute assez facile.

Le rythme est soutenu en haut de Coursegoules avec dans l'ordre Will, Kriss, Jean Michel et Jacques

Malheureusement le vent est encore très défavorable et rend notre progression usante. Nous montons à un rythme soutenue Après une descente tranquille, le regroupement à lieu et nous entamons alors la dernière montée de notre périple : le col du Gourdon, sur des routes que connaissent particulièrement bien 2 d’entre-nous. Super Mario, dont les parents habitent en bas de l’autre versant, vers Grasse (Valbonne plus précisément), et pour qui ces routes sont des routes d’entraînement de vacances, et Wilfrid qui a gagné sur ces routes mêmes sa première course à étape en 1ère catégorie à 17 ans,….. il y a bien longtemps maintenant.

Ce col, en comparaison des nombreux cols que l’on a franchi depuis notre départ du le lac Leman, paraît facile malgré ses 5kms de long. Nous décidons, en hommage à celui qui a été l’investigateur de ce si beau projet, Mario, de monter tous groupés, sans exception, et d’arriver tous ensemble au sommet du col dans le village de Gourdon.

Le groupe est soudé dans cette dernière montée vers Gourdon. Will fait le "tempo"

L’ambiance est chaude et les "vannes carambar" fusent. Même le président crie amicalement sa colère du bord de la route (c’est lui qui est dans le mini-bus) car il aurait bien aimé faire parti de cette fête. Tout le monde est heureux de terminer de cette façon cette aventure, et chacun s’en félicite. Nous nous arrêtons dans le village de Gourdon à 913 mètres d’altitude pour admirer la vue exceptionnel et le panorama du bord de mer que l’on surplombe. Nous devinons les îles de Lérins, Juan-les pins et le cap d’Antibes. Certains en profitent pour faire des emplettes, tandis que d’autres racontent notre périple à un groupe de personnes intéressés et curieux de nos tenues sportives et de nos machines si performantes. Notre récit en bluffe quelques uns, notamment lorsque l’on expose nos péripéties dans le col du Galibier. Une personne volontaire veut faire une photo de notre sacré équipe. On en profite pour faire une photo souvenir de nous tous.

 

On décide de repartir, et d’attaquer ce qui sera cette fois la dernière descente du raid ! Direction Valbonne !

Fred, qui s’en est donné à cœur joie dans toutes les descentes qu’il a fait depuis le départ, se fait un point d’honneur de terminer en beauté et d’attaquer comme un fou vers Grasse. Regroupement en bas.

Mario en tête, le cortège vainqueur défile dans les rues très chargées de cette fin d’après midi avec une fière allure malgré les 152kms parcourus en moins de 5h20mn (tous arrêts confondus). Le parcours est sinueux, mais Super Mario connaît bien le coin et finalement nous arrivons chez Mr et Mme Biello à Valbonne.

Nous venons de parcourir 748kms, franchir 15875 mètres de dénivelé positif, et grimpé 17 cols, et pourtant la sensation de bonheur et le soulagement d’en finir en arrivant sont concurrencées par la déception de ne plus avoir à repartir le lendemain sur les routes… Bizarre non ? vous avez dit bizarre… ?

Enfin ! ça y est !

On y est ! ….

Le papa de Mario, qui est mordu de vélo aussi et qui suit tous les exploits de son fiston, nous attend presque au portail de sa superbe villa méditerranéenne. On est reçu comme des seigneurs, les bras ouverts, avec un luxe que l’on avait oublié dans les gîtes et les auberges que l’on a cotoyé. Nos chambres sont évidemment prêtes. Moi qui connaît bien les parents de Mario pour les avoir cotoyé à mes débuts dans le milieux cycliste à coté de leur fils, nous passons un long moment de bonheur pur à nous remémorer le passé. Tout naturellement, nous en venons à notre aventure et les questions fusent. Un vrai moment de joie….Nous leurs montrons les photos numériques du raid, sauvegardés sur l’ordinateur de Jean Michel, et les faisons participer à l’élaboration du dernier résumé d’étape que l’on va envoyer à Benoît pour le site internet le soir même.

Puis vient le moment du plongeon dans la piscine. Quelle sensation de relâchement et d’abandon… Toute la fatigue semble s’évacuer en quelques secondes… Malgré le calme apparent, nous sommes tous bien et nous profitons intensément du moment. Des boissons fraîches sont à notre disposition, et les chaises longues ouvertes et prêtes à nous recevoir. Rien est laissé au hasard sous le soleil encore chaud de cette fin d’après-midi.

Ils sont tous blancs nos cyclistes, bronzage agricole hihihihi....

Après une bonne douche, nous nous réunissons tous ensemble autour de la table pour lever nos verres à notre entreprise et aux futures qui vont peut être suivre.

Un repas pantagruélique nous est proposé. La maman de Mario a fait des merveilles et nous a réellement gâté. Les plats sont exquis et copieux au grand plaisir des grands gaillards qui nous accompagnent et qui se reconnaîtront. Nous passons une très agréable soirée autour de cette table où nous avons retrouvé notre vieux copain "Bacchus", vous savez " Bacchus"… La soirée se termine, les paupières se ferment doucement, Morphée arrive, et les dernières forces nous lâchent et se dispersent…

DODO …

Au réveil tout s’enchaîne très vite. Les vélos sont démontés et rangés comme ils se doivent pour le voyage ; les bagages casés à leur place, car la place est un réel problème quand on est tous dedans. Un excellent petit déjeuner nous est proposé par Mr et Mme Biello. Il n’est pas tard mais nous devons vite partir car la route est longue pour rentrer sur Paris. Un au revoir un peu brutal clos notre bref séjour. On reprend la route mais en mini-bus cette fois.

Le retour est moins exalté qu’à l’aller. Certains récupèrent et dorment par intermittence, d’autres méditent sans doute sur les paysages qui défilent et que l’on va bientôt quitter. Nous sommes tous un peu nostalgiques.

 

Retour 18h30mn au hangar municipal de Fontenay en Parisis. Aurélie, l’amie de Christophe, est là et nous attendait (peut être n’avait elle même pas quitter les lieux depuis notre départ 6 jours auparavant ! J’crois bien qu’elle l’aime fort son Christophe !) Les autres arrivent petit à petit dans un cortège qui annonce la fin toute proche de l’aventure.

On se quitte, ça y est c’est f………….

 

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